L’hybridité en enseignement : un choix éclairé
Cette infolettre a été conçue pour alimenter la réflexion sur la place de l’hybridité dans le parcours de formation de nos étudiants et étudiantes. Pourquoi et dans quel contexte recourir à une combinaison de modalités d’enseignement ? Différents intervenants et intervenantes de notre université ont accepté de partager avec nous leurs visions et leurs pratiques. La réponse est certes variable, mais ces témoignages, croyons-nous, créent une mosaïque inspirante.
À ce sujet, Michèle Glémaud, directrice générale du Service de l’admission et du recrutement (SAR), constate que les futurs étudiants et étudiantes ne manifestent ni crainte ni appréhension particulières au regard des modalités d’enseignement attendues. Observant un niveau de maîtrise accru des technologies de la communauté étudiante, le SAR n’a d’ailleurs pas hésité à varier les modalités d’interaction et a fait le choix d’une combinaison de rencontres synchrones en ligne ou en présentiel pour les personnes intéressées par les études tant aux premiers cycles qu’aux cycles supérieurs. La réponse a été positive et cet éventail de modalités permet d’accompagner adéquatement les personnes désireuses d’étudier à l’Université de Montréal.
Elle rappelle aussi qu’il n’y a que le tiers des étudiants et étudiantes qui ont un parcours linéaire, c’est-à-dire un passage direct du cégep à l’université. Les autres ont terminé une formation universitaire ou encore font un retour aux études, occupent déjà un emploi ou proviennent de l’étranger.
En conclusion, pour Michèle Glémaud : « La modalité d’interactions choisie doit être la plus pertinente selon le contexte en combinant les activités en ligne et les activités en présentiel. Il y a cinq ans, jamais on n’aurait osé aller dans ce sens-là, mais la formule hybride nous permet d’être plus accessibles à la communauté étudiante. »
Pour sa part, Hélène Trifiro, directrice du Centre étudiant de soutien à la réussite, voit l’enseignement hybride comme une avenue intéressante pour l’inclusion, considérant la grande diversité des profils étudiants. À titre d’exemple, on peut penser aux parents étudiants ainsi qu’aux étudiantes et étudiants internationaux devant apprivoiser nos codes et nos manières de faire. C’est le cas aussi de la population en situation de handicap alors que certaines personnes pourraient avoir besoin d’un peu plus de temps pour s’approprier les contenus. L’accès au matériel pédagogique au moment le plus propice est un atout indéniable.
Cependant, elle insiste sur l’importance de proposer un matériel pédagogique bien pensé et structuré tout en veillant à son accessibilité tant par son format que par sa présentation.
Sans réserve, elle encourage les directions d’unité à réfléchir sur la place de l’hybridité dans leurs programmes en tenant compte du profil de leurs étudiants et étudiantes. Il n’y a certes pas de réponse unique. Toutefois, le développement des compétences relationnelles par le biais d’activités ou de cours en présentiel devra aussi être pris en considération.
Optimiste quant aux possibilités offertes par la diversité des modes d’enseignement, Hélène Trifiro ajoute : « Il faut se questionner sur les compétences à développer ou sur les objectifs visés pour bien profiter de l’avantage des cours hybrides. C’est une question de dosage pour favoriser l’inclusion et la réussite des étudiants et étudiantes. »
Avec cette mise en contexte inspirante, nous vous invitons à découvrir les propos et pratiques sur l’enseignement hybride recueillis auprès d’autres membres de notre communauté. Rappelons aussi que cette démarche a cours en éducation et en formation depuis plus de 20 ans et a déjà démontré son impact sur la réussite étudiante.
Bonne rentrée !
Claude Martel
Directeur
Centre de pédagogie universitaire de l'Université de Montréal