Quelques minutes à propos… du programme de formation des auxiliaires d’enseignement
Un programme de formation destiné aux auxiliaires d’enseignement
Chaque session, plus de 900 auxiliaires d’enseignement se voient confier différentes tâches : correction, monitorat, surveillance d’examen, démonstration, supervision de laboratoire ou autres. Leur rôle, déjà important dans l’enseignement et l’apprentissage des étudiants et étudiantes, s’est beaucoup élargi lors de la pandémie. Ils ont été des ressources précieuses pour aider les enseignants et enseignantes à concevoir du matériel pédagogique, à collaborer à l’animation et plus encore.
C’est pourquoi, à l’automne 2022, la direction de l’Université de Montréal a donné au Centre de pédagogie universitaire (CPU) le mandat de réaliser un programme de formation à leur intention. À titre de projet pilote, plus de 250 auxiliaires ont profité de cette initiative à ce jour.
Le démarrage
C’est avec enthousiasme qu’une équipe de conseillers et conseillères1, animée par Van Doan, a relevé le défi d’élaborer ce programme.
Guylaine Gauthier, coordonnatrice du secteur de la pédagogie universitaire, qui a encadré le projet, précise :
« L’intention du programme est de développer les habiletés pédagogiques des auxiliaires d’enseignement, de les former à l’enseignement. Le programme va donc au-delà des tâches de correction et de surveillance d’examens, qui sont le lot d’une majorité d’auxiliaires. »
L’annonce de ce programme pilote a été diffusée par les équipes de direction des Facultés et des départements. Les auxiliaires, s’engageant à participer à l’ensemble du programme (de 12 heures pour la session d’été), étaient rémunérés sur la base du taux établi par leur convention collective.
À l’hiver 2022, on a dénombré plus de 130 inscriptions. Repris à l’été 2022 avec certains ajustements, le programme a recueilli 120 candidatures et 80 personnes sont demeurées sur la liste d’attente. Il s’agissait d’une réponse très satisfaisante.
La démarche et les activités
Les principes de l’andragogie, soit un enseignement destiné à des adultes qui tient compte de leurs acquis antérieurs, ont guidé l’élaboration du programme.
Van Doan nous rappelle ces principes, soit l’établissement d’une ambiance d’apprentissage inclusive et bienveillante, le recours à des méthodes d’apprentissage actives, l’utilisation de situations concrètes en lien avec les expériences des auxiliaires d’enseignement ainsi que la tenue de périodes d’échanges et l’encouragement à la réflexion.
À l’été 2022, le programme2 comportait quatre ateliers en ligne de deux heures en plus de quatre heures de travail à l’extérieur des rencontres. Chaque atelier abordait une thématique particulière : Communiquer efficacement; Animer autrement; Évaluer adéquatement; Collaborer activement à produire des ressources. (Voir l’encadré pour des précisions sur chaque atelier.)
Communiquer efficacement : Stratégies efficaces pour communiquer, planification de la première rencontre avec l’enseignant ou l’enseignante à l’aide d’un aide-mémoire et planification d’une séance de cours à l’aide d’un gabarit de scénarisation d’une séance de cours.
Animer autrement : Pratiques pédagogiques efficaces, dont le questionnement, la rétroaction, la guidance et le dialogue cognitif. Réflexion sur la gestion de classe à travers des mises en situation.
Évaluer adéquatement : Formulation de rétroactions constructives aux étudiants et étudiantes lors de l’évaluation des travaux sur StudiUM.
Collaborer activement à produire des ressources : Présentation de différents moyens de dynamiser un cours dans StudiUM à travers des activités et des ressources (vidéo interactive, ligne du temps, révision de vocabulaire en glissant sur des images, carte-éclair [« flashcard »], test-éclair [« quiz »]).
Les auxiliaires de diverses disciplines ont été répartis en six groupes stables de 20 personnes afin d’optimiser la participation. Deux membres de l’équipe du CPU assuraient l’animation d’un groupe donné.
Il demeurait primordial que les auxiliaires expérimentent une variété de stratégies pédagogiques actives qu’ils pourraient mobiliser à leur tour. Ceux-ci ont aussi été sensibilisés à l’importance d’adapter leur approche en fonction des particularités des étudiants et étudiantes avec lesquels ils sont ou seront en contact.
Van Doan décrit certaines de ces démarches :
« Nous avons fait la construction en grand groupe d’une carte conceptuelle sur les pratiques pédagogiques efficaces, ainsi qu’une activité en sous-groupes sur la scénarisation d’une séance à l’aide d’un gabarit. Il y a eu plusieurs activités de réflexion personnelle tout au long du programme, comme celle sur la mise en œuvre d’une pratique pédagogique efficace dans son contexte. Dans un atelier, nous avons même eu recours à la classe inversée. »
La réflexion, le partage d’expériences vécues et le développement du raisonnement sont demeurés une priorité tout au long des ateliers.
Comme il s’agissait d’un programme de formation, une attestation officielle a été remise à chaque auxiliaire à la fin de son parcours en reconnaissance de son investissement et de son engagement.
Bilan
Dans une perspective d’amélioration continue, un sondage auprès des participants et participantes a été mené à la fin de chaque programme.
Les données recueillies sont très encourageantes. Ainsi, 85 % des répondants et répondantes se sont dits satisfaits ou très satisfaits de chacun des quatre ateliers. Parmi les points positifs, on souligne l’accès à des outils dans StudiUM, les activités pratiques et interactives synchrones, les échanges avec d’autres auxiliaires d’enseignement, la qualité de l’animation et le contenu théorique des ateliers (notamment sur la communication et la rétroaction). La qualité de l’organisation du programme dans son ensemble et de chaque atelier a aussi été soulignée. Quant aux éléments à améliorer, on souhaiterait notamment un regroupement des auxiliaires par tâche ou spécialité ainsi que l’ajout de plus d’exercices pratiques et d’exemples concrets. (En complément, voir les témoignages de deux auxiliaires d’enseignement.)
À la lumière de ces résultats, l’équipe pédagogique se réjouit. Les efforts mis dans l’élaboration de ce programme et dans l’ensemble des activités proposées ont donné de bons résultats.
Selon Van Doan :
« Nous avons eu une belle cohésion d’équipe qui s’est avérée particulièrement utile étant donné le délai serré que nous avions pour concevoir et animer le programme de formation.
De plus, un programme de formation permet un ordonnancement logique des activités, en plus de créer un sentiment d’appartenance dans le groupe. C’est un programme phare et un terrain d’exploration précieux pour nous. »
Ainsi, avec les bases acquises en pédagogie, les auxiliaires d’enseignement sont beaucoup mieux outillés pour accompagner les étudiants et étudiantes. Ces derniers peuvent bénéficier de nouvelles pratiques et stratégies pédagogiques acquises au cours du programme. Par le fait même, les auxiliaires intensifient leur collaboration avec le personnel enseignant.
Guylaine Gauthier conclut ainsi :
« Ce programme contribue à valoriser l’enseignement et l’apprentissage, qui sont au cœur de la mission de l’Université de Montréal. »
À la suite du succès des deux projets pilotes, le CPU planifie d’offrir et de pérenniser ce programme sur une base régulière.
1 L’équipe de conseillers et conseillères était composée des personnes suivantes : Magali Bufferne, Nathalie Chamlian, Anne Cornet, Van Doan, Yara El Ayoubi, André Moulakdi.
2 La première version du programme à l’hiver 2022 était d’une durée de 15 heures.