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Quelques minutes au sujet de... l'enseignement hybride Article publié à l'automne 2021

Offrir une expérience stimulante d’apprentissage avec l’enseignement hybride

De gauche à droite : Lyne Da Sylva, Nikola Von Merveldt et Louise St-Germain

Deux professeures et une enseignante  ont accepté de partager en toute collégialité leur expérience à propos de l’enseignement hybride qui consiste à alterner les séances à distance et en présentiel. Leur démarche se présente comme trois trajectoires distinctes par leur discipline, la taille de leur groupe, le cycle d’études et les modalités de mise en œuvre.

Nikola von Merveldt donne un cours de littérature entièrement en langue allemande au baccalauréat du Département de littératures et de langues du monde au 1er cycle. Pour sa part, Louise St-Germain est responsable du cours de communication offert aux étudiants et étudiantes de 2e année à la Faculté de médecine vétérinaire. Quant à Lyne Da Sylva, elle donne un cours sur la gestion des données au niveau de la maîtrise à l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information.

Consultez la description détaillée de chaque réalisation

Une place pour chacun, chacune

Depuis l’automne 2021, soucieuse d’offrir une expérience d’apprentissage stimulante à ses 16 étudiants et étudiantes, Nikola von Merveldt a utilisé Perusall, un outil pour l’annotation de textes et la collaboration en ligne entre étudiants et étudiantes, développé par le Massachusetts Institute of Technology. Le recours à cet outil remplace avantageusement la formule des lectures en solitaire en dehors des heures de classe. Avec une grande satisfaction, cette professeure observe une meilleure participation des membres du groupe et des interactions accrues sur un texte donné. Elle constate aussi que cet outil favorise la contribution des personnes introverties, ce qui n’est pas toujours le cas en classe. Il s’agit d’un élément important dans un cours de littérature consacré à la lecture et à la discussion de textes en langue allemande. Le mode asynchrone permet ainsi d’éviter les difficultés liées aux barrières linguistiques pour des non-germanophones.

Par le fait même, Nikola von Merveldt a observé une évolution dans la dynamique du groupe lors des séances en présentiel. Selon elle, la hiérarchie a changé : « Ce n’est pas moi qui posais les questions, mais c’étaient les étudiants qui partageaient leurs commentaires », précise-t-elle. Son approche s’inscrit dans la formule de la classe inversée.

À la Faculté de médecine vétérinaire, le cours de communication obligatoire de 1 crédit est offert dans le cadre du doctorat de 1er cycle. À l’origine, il comportait 8 heures d’enseignement en classe. Grâce à un travail de collaboration au sein de la Faculté, la matière a été répartie en trois modules en ligne, le dernier s’étant ajouté à l’hiver 2020. Ainsi, les 96 étudiantes et étudiants inscrits peuvent les compléter à leur rythme. Chaque bloc est suivi par un atelier pratique en présentiel. À la suite des changements apportés, Louise StGermain fait le constat suivant : « La portion en ligne leur donne plus de latitude, cela les responsabilise. On ne se retrouve plus dans la dynamique où c’est moi qui enseigne. Ce sont eux qui apprennent, c’est différent. » Elle ajoute : « Ils adorent ce cours. Les séances sont à l’horaire, mais ils peuvent les compléter quand ils veulent, le soir, la fin de semaine. »

De son côté, à l’automne 2021, Lyne Da Sylva a privilégié une formule en alternance pour son cours sur la gestion des données qui comptait 28 inscriptions. On y retrouve des séances sur Zoom et en présentiel. La répartition des contenus s’est faite à partir du même cours entièrement en ligne qu’elle a créé à l’automne 2020. Les rencontres sur Zoom permettent à tous et toutes d’expérimenter les logiciels en ligne utilisés dans le cours et d’échanger sur les exercices par la suite. Cette professeure a aussi recours à des outils comme le tableau blanc et les sondages.

Dans un court sondage mené auprès d’eux, ses étudiants et étudiantes se sont dits très satisfaits du cours dans l’ensemble. Ils soulignent notamment que la formule limite les déplacements : « C’est un gain de temps et une économie de coûts pour eux. Elle offre aussi une meilleure conciliation entre études, travail et famille », rapporte Lyne Da Sylva. Quant aux séances en présentiel, elles favorisent les contacts.

Les propos de Nikola von Merveldt vont dans le même sens : « Les étudiants et étudiantes ont besoin d’un enseignement en présentiel pour maintenir leur motivation, particulièrement s’ils sont en 1re année, il n’en demeure pas moins qu’ils apprécient la flexibilité de la formule. »

En toute transparence, nos interlocutrices admettent qu’elles n’ont reçu aucun commentaire négatif sur leur cours qui mettrait en doute l’intérêt du format qu’elles ont privilégié.

Par où commencer : une question d’équilibre

Pour ces trois enseignantes, le passage au mode hybride s’est avéré relativement simple. Selon Nikola von Merveldt : « Il faut regarder le plan de cours, les objectifs, ce qu’on veut que les étudiants apprennent, ce qui est au cœur du cours. Il faut clarifier ce qui peut être fait en classe et ce qui peut être fait en ligne, que ce soit en mode synchrone ou asynchrone. »

Louise St-Germain prône aussi une certaine prudence : « Il ne faut pas vouloir changer tout son cours d’un coup. » La démarche doit être envisagée sous forme d’essais, débutant par une partie du cours, tout en s’assurant d’être à l’aise avec ses choix. Nikola von Merveldt, en référence à son utilisation de l’outil Perusall, partage le même avis : « Il faut y aller avec parcimonie, ne pas vouloir essayer trop d’outils ou de fonctionnalités. »

De son côté, Lyne Da Sylva constate que le passage de son cours en mode hybride a été relativement facile, car il avait d’abord été conçu entièrement à distance. Ainsi, elle a pu utiliser tout le matériel développé et répartir les modalités de prestation des séances en fonction des objectifs. À son avis, les efforts nécessaires pour un passage au mode hybride auraient sûrement été plus importants si le point de départ avait été un cours en présentiel.

Dans le cas d’un cours en ligne (ou presque), comme à la Faculté de médecine vétérinaire, il faut aussi considérer la pérennité de la matière. « Si celle-ci est trop changeante, ce n’est peut-être pas la bonne option », fait remarquer Louise St‑Germain.

La suite

Somme toute, ces trois intervenantes sont satisfaites de leur expérience. Elles ont chacune déployé une solution originale et différente pour atteindre leurs objectifs. La réaction positive de leurs étudiants et étudiantes vient les conforter dans la pertinence de leur décision. Cependant, il demeure impératif pour elles d’être à l’aise avec leurs choix.

La formule hybride n’est pas singulière, mais plurielle. C’est la force de cette approche. À plus large échelle, les différentes formes de l’enseignement hybride présentent un intérêt pédagogique indéniable pour les étudiants et étudiantes dans leur parcours de formation. Sans hésitation, elles considèrent que cette formule devrait faire partie des options possibles pour les enseignantes et enseignants.

Vraisemblablement, chacune poursuivra à sa manière et à son rythme un enseignement hybride, exploitant les possibilités de l’environnement en ligne et sa complémentarité pédagogique avec le mode en présentiel.

Nikola von Merveldt résume ainsi son expérience : « L’enseignement hybride fut une grande chance, une découverte pour moi […] C’est le meilleur des deux mondes, la flexibilité du virtuel et l’abondance des matériaux qu’on peut y mettre, et le présentiel, dans ce qu’il a d’essentiel. »

L’intégration de l’enseignement hybride sous ses différentes déclinaisons est sans doute promise à un bel avenir au sein de notre établissement.


Un cours en langue allemande.

Au printemps 2021, la professeure Nikola von Merveldt a opté pour un mode hybride dans son cours de baccalauréat consacré à la lecture de grands auteurs. Ce cours, offert à 16 étudiants et étudiantes de 2e ou 3e année, se déroule entièrement en allemand, ce qui constitue un défi.

Le cours est réparti en modules de trois séances, soit deux sur la plateforme Zoom et une en présentiel dans le cadre de laquelle un module donné est introduit. La durée des rencontres sur Zoom a été limitée à 1 h 30 afin de maintenir le niveau d’attention. L’intégration de Perusall dans StudiUM s’est avérée un tournant pour cette professeure. Cet outil permet le travail collaboratif sur des textes : il est possible d’y faire des annotations, de poser des questions, de faire des commentaires auxquels les autres participants et participantes peuvent réagir. Ainsi, la dynamique de son cours a complètement changé. Le travail de lectures obligatoires habituellement en solitaire y a été remplacé par des échanges dynamiques en ligne et en classe, rehaussant ainsi la réflexion. Sa démarche s’inscrit dans la formule de la classe inversée.

Un cours en communication.

Louise St-Germain, enseignante à la Faculté de médecine vétérinaire, est responsable du cours obligatoire en communication. Ce cours de 1 crédit est offert à tous les étudiants et étudiantes de 2e année au doctorat de 1er cycle. À l’automne 2021, il comptait 96 inscriptions.

Traditionnellement, le cours comportait huit heures d’enseignement en classe. Au cours des dernières années, la matière du cours a été répartie en deux modules en ligne auxquels s’est ajouté une troisième grâce à une collaboration entre cette enseignante et Luc Des Côteaux. La nouvelle formule comporte maintenant une première rencontre de 2 heures en présentiel pour présenter le plan de cours, des notions de base en communication de même que les principes de rétroaction constructive que les étudiants et étudiantes seront appelés à fournir à leurs collègues.

Par la suite, ces derniers complètent les trois modules en ligne qui portent sur les sujets suivants : 1) Comment prendre une anamnèse; 2) Le travail d’équipe; 3) Le deuil et l’euthanasie. La portion en ligne offre la possibilité de bonifier le contenu qui leur est présenté (par exemple, par l’ajout de témoignages de spécialistes dans le domaine ou de quiz). Chaque module se termine par un atelier en présentiel.

Considérant l’ampleur du changement, Louise St‑Germain a profité du soutien du Centre de pédagogie universitaire.

Un cours sur la gestion des données.

Lyne Da Sylva, professeure à l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information, enseigne au niveau de la maîtrise. À l’automne 2020, elle a développé le cours Introduction à la gestion des données entièrement en ligne, en s’assurant du contact constant des étudiants et étudiantes avec les outils numériques, un élément qui est au cœur de son cours. Puis, à l’automne 2021, elle a procédé à sa transformation en mode hybride en raison de contraintes d’horaires et d’accès au laboratoire informatique. De plus, à titre de directrice de département, elle tenait à faire un premier essai de l’enseignement hybride pour partager cette expérience avec ses collègues.

Dans ce cours qui compte 28 étudiants et étudiantes, elle a opté pour une formule en alternance, soit deux séances à distance en mode synchrone suivies d’une autre en présentiel lorsque le recours à l’ordinateur n’était pas requis (c’est le cas pour des présentations magistrales). Afin de dynamiser les rencontres en ligne, elle peut, par exemple, proposer l’exploration d’une base de données pendant une quinzaine de minutes. Par la suite, il y a un partage sur l’expérience. De plus, elle fait appel à des outils comme le tableau blanc et les sondages anonymes, bien accueillis par les étudiants et étudiantes.