Encadrer efficacement : quelques astuces à retenir
En quoi consiste l’encadrement aux cycles supérieurs ?
« L’encadrement aux cycles supérieurs se définit comme étant le regroupement de l’ensemble des conditions (scientifiques, interpersonnelles, techniques, financières, administratives et institutionnelles) propices à la réussite des études et au développement de l’autonomie intellectuelle, scientifique et professionnelle requise par le programme d’études considéré. Cette responsabilité est partagée entre les directeurs d’études ou de recherche, les étudiants, les directions de départements, les responsables de programmes d’études supérieurs ainsi que l’Université. » (Prégent, 2001)
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Ressources
Université de Montréal
Choix du directeur de recherche
Ressources d'encadrement aux cycles supérieurs
Encadrement des étudiant(es) aux cycles supérieurs à distance : Bonnes pratiques
Conseils pour l'encadrement aux cycles supérieurs
McGill University
Responsibilities of the Academic Unit
Oxford University
Pourquoi l’encadrement est-il important ?
Les études aux cycles supérieurs – et l’encadrement qui y est associé – sont souvent parsemés d’embuches. À ce chapitre, les chercheurs Jutras, Louis et Ntebusé (2010) mentionnent deux principaux enjeux: les taux élevés d’abandon et la durée des études qui excède le temps prévu. Les facteurs contribuant à ces conditions à mettre en place pour contrer ces difficultés relèvent en grande partie de l’encadrement des étudiants, d’où son importance.
Ces facteurs font référence, entre autres, à la surcharge de travail et au manque d’expérience des professeurs ou encore aux problèmes relationnels avec l’étudiant supervisé ainsi qu’au manque de cadres et d’accompagnement pédagogique. En fait, peu de modèles existent et les professeurs encadrent souvent selon leur propre expérience. D’autres facteurs externes à l’encadrement sont aussi cités par Prégent. Ces derniers concernent davantage les étudiants, comme par exemple, les difficultés de production, les autres occupations, les problèmes inhérents à l’apprentissage autonome, au financement, au fait qu’ils ne détiennent pas tous les compétences nécessaires pour ce type d’études, sans compter le temps requis pour ce projet d’étude, etc. Enfin, les étudiants peuvent vivre eux aussi des difficultés relationnelles avec leur directeur de recherche.
En raison de la diversité, à la fois des profils et des parcours des étudiants, il s’avère donc essentiel que le directeur de recherche fasse preuve de transparence, de flexibilité, d’explicitation et d’empathie.
Comment encadrer efficacement ?

Selon les observations de Richard Prégent,un directeur de recherche idéal devrait :
- guider de façon compétente
- établir des engagements mutuels explicites
- manifester un intérêt véritable (personne et sujet)
- offrir une disponibilité régulière et exclusive
- faire preuve de réalisme : ampleur du sujet, durée des études, contrats, échéanciers, charge de travail, charges d’enseignement, etc.
- soutenir et encourager
- réagir avec rapidité
- favoriser une communication claire et saine
- encrer une relation interpersonnelle confortable, sûre et détendue
- écouter, questionner, expliquer, rétroagir, et ce, sur une base régulière
Nous pourrions ajouter qu’un directeur de recherche devrait aussi connaître ses étudiants, bien comprendre leur réalité et les objectifs de chacun, et être en adéquation avec ceux-ci. De plus, il devrait inventorier les possibilités d’encadrement disponibles et faire participer l’étudiant dans la préparation de son plan d’études afin qu’il soit personnalisé :
- Fixer des objectifs clairs dès le départ
- Quand il s’agit d’un doctorat, fragmenter le parcours en différentes étapes clés
- Établir des échéances réalistes pour chacun des livrables à chacune des étapes
- Revenir sur les attentes et les clarifier au besoins, préciser, discuter tout en étant ouvert à faire des ajustements
- Créer un dossier électronique à l’aide de logiciels (ex. : Excel, OneNote, Dropbox, Trello) pour effectuer le suivi des rencontres de chaque étudiant
- Montrer la nécessité de faire preuve de rigueur intellectuelle et l’importance du travail bien fait
- Trouver un compromis en cas de conflits
- Être une personne-ressource : un facilitateur, un mentor, un conseiller, un modèle, un guide...
À réfléchir…
Pour sa part, Christian Bégin indique qu’il faut rendre explicite tout ce qui est implicite (2018) et ne jamais supposer que l’étudiant sait faire ce qu’on attend de lui. De même, il importe de rendre l’étudiant autonome afin que les directeurs de recherche puissent focaliser sur l’essentiel dans cet encadrement. L’autonomie est une attitude professionnelle attendue des étudiants à ce niveau d’études.
Enfin, les études aux cycles supérieurs permettent l’avancement de la société. La réussite de l’étudiant est un gage de cet avancement et cela passe par un encadrement efficace !
