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Validité de l’appréciation de l’enseignement Vrai ou faux ?

1. Les cours les plus difficiles, avec une charge de travail plus lourde, reçoivent des appréciations moins positives que les cours plus faciles ou exigeant moins de travail.

FAUX. Dans les faits, les charges de travail modérées ou élevées sont corrélées avec de meilleures appréciations de l’enseignement ! Les corrélations ne sont pas très fortes mais elles sont constantes. Ainsi, les enseignantes et enseignants qui sont exigeants mais qui offrent concurremment beaucoup de soutien à leurs étudiants et étudiantes ne seront pas pénalisés s’ils leur demandent de fournir plus d’efforts.

2. Si vous faites preuve de complaisance dans l’attribution des notes et multipliez les « A » dans votre classe, l’appréciation de votre enseignement sera forcément bonne.

FAUX. Les recherches ne corroborent pas une telle conclusion. Une faible corrélation est observée entre les notes attendues des étudiants et étudiantes et leur appréciation de l’enseignement, mais cette situation peut être expliquée autrement. Lorsque de telles études ont été conduites, il a été observé que l’appréciation de l’enseignement était plutôt positivement corrélée avec les apprentissages mesurés des étudiants et étudiantes.

3. Peu importe que la personne enseignante soit un homme ou une femme, les appréciations de l’enseignement sont généralement similaires.

VRAI. Les recherches ne relèvent pas de différences systématiques entre les appréciations dont font l’objet les personnes enseignantes, qu’elles soient des hommes ou des femmes. Toutefois, s’il n’existe pas de différence générale entre les résultats des personnes enseignantes selon leur genre, une étude ou une autre peut observer une relation statistiquement significative. Par exemple, certaines études révèlent une légère préférence des étudiantes et étudiants envers une personne enseignante du même genre qu’eux.

4. Les appréciations de l’enseignement d’une enseignante ou d’un enseignant seront plus positives ou négatives selon la discipline dans laquelle il enseigne.

VRAI. Des différences sensibles et systématiques sont observées entre certaines disciplines. Qu’il s’agisse de différences généralisées sur le plan de la qualité de l’enseignement ou de l’effet d’autres facteurs (contenu, clientèle, etc.), le sujet est un objet de débat. Il demeure que, pour cette raison, il faut aborder avec prudence toute comparaison entre les résultats des appréciations provenant de disciplines différentes.

5. Les étudiantes et étudiants sont plus exigeants en ce qui concerne les cours qu’ils choisissent que pour ceux qui leur sont imposés par leur programme.

FAUX. La littérature scientifique en témoigne : les étudiantes et étudiants qui choisissent un cours tendront à apprécier plus favorablement l’enseignant ou l’enseignante que ceux qui sont contraints de suivre ce cours.

6. L’appréciation par les étudiants et étudiantes des cours de première ou de deuxième année des programmes de premier cycle est généralement moins positive.

VRAI. Les étudiantes et étudiants des cours plus avancés au premier cycle ou ceux qui poursuivent des études aux cycles supérieurs ont tendance à accorder une appréciation plus positive à leurs enseignants et enseignantes.

7. Les résultats de l’appréciation de l’enseignement évoluent positivement avec le statut de l’enseignant ou de l’enseignante, son âge et son expérience de l’enseignement.

FAUX. Il y a évidemment des exemples d’une telle progression, mais, en règle générale, les études sur le sujet démontrent qu’il n’existe pas de lien entre le statut, l’âge ou l’expérience de l’enseignant ou de l’enseignante et l’appréciation de son enseignement.

8. Les enseignantes et enseignants qui font preuve d’enthousiasme, qui sont chaleureux avec leurs étudiants et étudiantes et qui ont le sens de l’humour ont plus de chances d’obtenir de bons résultats d’appréciation de leur enseignement.

VRAI. Bien que ces aspects d’une prestation d’enseignement puissent sembler sans lien avec la qualité des apprentissages réalisés, dans les faits, ils s’avèrent importants pour la motivation des étudiants et étudiantes, l’établissement d’un bon climat en classe et la stimulation intellectuelle. Dès lors, il est normal, et attendu, que certaines de ces qualités se retrouvent dans les énoncés des questionnaires d’appréciation. TOUTEFOIS, une enseignante ou un enseignant enthousiaste et chaleureux, mais qui offrirait une prestation désorganisée ou au contenu inadéquat verrait ses étudiants et étudiantes le sanctionner avec une appréciation négative sur ces points.

9. La taille de la classe explique en bonne partie le fait que certains enseignants et enseignantes obtiennent de bonnes appréciations de leur enseignement et d’autres de mauvaises.

FAUX. Il existe une différence significative, mais faible, entre les appréciations de l’enseignement portant sur de grandes classes comparativement à celles qui concernent les petites, à l’avantage de ces dernières. Cette variable a cependant un poids négligeable dans l’explication des différences entre les appréciations des enseignantes et enseignants les uns par rapport aux autres : bon nombre de celles et ceux qui enseignent à de grands groupes reçoivent d’excellentes appréciations.

10. Les appréciations étudiantes sont notoirement peu fiables puisque les étudiants et étudiantes ne s’entendent pas sur ce qui constitue un bon enseignement.

FAUX. Il y a un corpus de recherche substantiel qui démontre la constance des appréciations à la fois au sein d’un même cours et dans le temps. Dans la mesure où un nombre suffisant d’étudiants et étudiantes remplissent les questionnaires, la fidélité des résultats est plutôt élevée (la fidélité, pas forcément la validité). Plusieurs études indiquent que les corrélations entre les cotes d’appréciation d’un même enseignant ou d’une même enseignante et d’un même cours sont de l’ordre de 0,70 à 0,89.

11. Si les étudiantes et étudiants n’apprécient pas un cours aujourd’hui, ils changeront d’avis à son sujet plus tard, puisque, à la fin de leurs études, ils auront acquis une meilleure idée de ce qu’est un enseignement de qualité.

FAUX. Les études sur cette question sont peu nombreuses en raison des difficultés associées à leur caractère longitudinal, mais, lorsque des sondages sont menés auprès des diplômés et diplômées, leur appréciation des enseignants et enseignantes demeure relativement constante. Cette corrélation entre l’avis des personnes diplômées et celui des personnes étudiantes contredit quelque peu les anecdotes couramment entendues.

12. Les questionnaires d’appréciation sont improvisés, ils ne peuvent constituer des outils d’appréciation valides de la qualité de l’enseignement.

FAUX. À l’Université de Montréal, les questionnaires d’appréciation sont rigoureusement composés d’énoncés reflétant des dimensions de l’enseignement associées à son efficacité. Le modèle que constituent ces dimensions découle de la littérature scientifique. Les énoncés sont validés par les enseignants et enseignantes ainsi que les étudiants et étudiantes de l’unité et sont également vérifiés par les conseillères et conseillers du Centre de pédagogie universitaire (CPU). De plus, pour tenir compte de la diversité des formules d’enseignement, des questionnaires différents sont utilisés. Évidemment, la qualité de l’enseignement ne se mesure pas à la seule prestation d’enseignement : les données recueillies au moment de l’appréciation des prestations d’enseignement constituent des éléments d’information qui sont habituellement considérés, parmi d’autres, dans la prise de décisions à l’égard des professeurs et professeures qui soumettent un dossier de renouvellement ou de promotion ainsi que dans celle relative à la probation des chargés et chargées de cours.

13. L’appréciation réalisée par les étudiants et étudiantes est assez révélatrice pour servir à des fins d’amélioration de son enseignement.

VRAI. Lorsqu’ils sont pris en considération trimestre après trimestre, les résultats quantitatifs des appréciations de l’enseignement ainsi que les commentaires écrits par les étudiants et étudiantes peuvent guider les efforts d’amélioration de l’enseignement – tout comme ils peuvent en souligner les points forts ! Ils peuvent être encore plus utiles lorsqu’ils sont combinés à la rétroaction en cours de session et lorsqu’ils incitent à consulter un ou une collègue ou à discuter avec un conseiller ou une conseillère du CPU.

14. Mes collègues sont une source bien plus fiable pour apprécier la qualité de mon enseignement que les étudiants et étudiantes.

VRAI ET FAUX. En ce qui a trait à l’observation de la prestation d’enseignement en classe, celle réalisée par les étudiants et étudiantes est plus fiable. Pour des motifs évidents, il est impossible de soumettre un enseignant ou une enseignante à une observation prolongée de plusieurs de ses collègues, laquelle constituerait une appréciation représentative. En revanche, pour ce qui est d’autres éléments de la tâche d’enseignement, comme la préparation du cours ou l’élaboration de matériel didactique, l’appréciation réalisée par les collègues constitue un indispensable complément à celle qui est effectuée par les étudiants et étudiantes. En outre, dans la perspective d’améliorer son enseignement, la rétroaction fournie par des collègues se révèle un atout considérable.

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